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Jesus Alberto Benitez

6 Juillet – Septembre 2013
Rectangle, Bruxelles

www.jesusalbertobenitez.com

JESUS ALBERTO BENITEZ, Sans titre, 2013
JESUS ALBERTO BENITEZ, Sans titre, 2013

JESUS ALBERTO BENITEZ, exhibition view Dérivée, Rectangle, Brussels, 2013
JESUS ALBERTO BENITEZ, exhibition view Dérivée, Rectangle, Brussels, 2013
JESUS ALBERTO BENITEZ, exhibition view Dérivée, Rectangle, Brussels, 2013
JESUS ALBERTO BENITEZ, exhibition view Dérivée, Rectangle, Brussels, 2013
JESUS ALBERTO BENITEZ, exhibition view Dérivée, Rectangle, Brussels, 2013
JESUS ALBERTO BENITEZ, exhibition view Dérivée, Rectangle, Brussels, 2013


Jesus Alberto Benitez
Born 1978 in Venezuela. Lives and works in Lyon.

COMMUNIQUE DE PRESSE

Jesus Alberto Benitez est né en 1978, à Valencia, au Venezuela. Il vit et travaille actuellement à Lyon. Il est représenté par la galerie Frank Elbaz à Paris.

Un ou entre deux

Quand Fernando Pessoaécrit « Il ne m’a jamais semblé qu’entre deux points A et B, la ligne droite fût le plus court chemin. », l’attention semble se porter entre autres choses sur la notion d’espace, mais on peut aussi déceler la forte analogie qui se fabrique entre les deux points A et B, situés pas par hasard au centre de la phrase.
Si la droite est exclue, alors, le mot chemin qui ferme judicieusement l’incise, suggère qu’une ligne se trace selon le relief que la situation fabrique — mouvement courbe, brisé, conjoint, etc.
Si A n’existe pas sans B, c’est que l’expérience de B requiert A, ou en tout cas, que A conditionne B (d’ailleurs la phrase de Pessoa laisse à penser qu’il accorde plus d’importance à l’intervalle entre A et B, qu’à A ou B en tant que tel).

Retard

La similitude courbe entre la gauche et la droite (A et B), séparées par le pli de ce qui apparaît être un livre relié, rejoint la sensation commune de l’œil qui regarde une chose reproduite dans un miroir. L’objet est redoublé, mais pour autant pas bouclé. En un sens, il dérive à l’infini. Encore.
C’est comme si au moment même où un détail fabriquait un ensemble, la prise en considération de l’ensemble venait dérégler à elle seule le détail qui y est pris : ce que l’on voit ne cesse pas d’être différé.
Phrase. Le mot a été écrit. Musique. Dérivées possibles d’une mélodie saturée.
Les faits, ce sont ces traits pris dans une relation équivoque de rapport de masse.
Une succession d’articulations, faux miroir, entre les objets et les marqueurs de temps qui les font tenir entre eux. Et peut-être qu’ils le sont réciproquement l’un pour l’autre : temps et objet, objet et temps — alors, le chemin le plus court ne serait pas quelque chose de vraiment droit.
Puis, relire : « Il ne m’a jamais semblé qu’entre deux points A et B, la ligne droite fût le plus court chemin. ».

Loïc Blairon, juin 2013.