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Magali Lefebvre

Opening Friday 7 February 2014, 6-9pm
8 February – 24 March 2014

www.magalilefebvre.com

 MAGALI LEFEBVRE , Moduli, pictures, 2014
MAGALI LEFEBVRE , Moduli, pictures, 2014

MAGALI LEFEBVRE , Moduli, pictures, 2014
MAGALI LEFEBVRE , Moduli, pictures, 2014
 MAGALI LEFEBVRE , Exhibition view Moduli, pictures, 2014
MAGALI LEFEBVRE , Exhibition view Moduli, pictures, 2014

 MAGALI LEFEBVRE , Exhibition view Moduli, pictures, 2014
MAGALI LEFEBVRE , Exhibition view Moduli, pictures, 2014
 MAGALI LEFEBVRE , Exhibition view Moduli, pictures, 2014
MAGALI LEFEBVRE , Exhibition view Moduli, pictures, 2014


Magali Lefebvre
Born 1980 in France. Lives and works in Brussels and Lyon.


INTERVIEW

Qu’est-ce que Moduli?

Moduli, pictures est une partie de l’installation Moduli, und so weiter, usw, Komposition.

Moduli, pictures est un ensemble d’une vingtaine de photographies noir et blanc, tirées sur un papier baryté, d’après négatifs argentiques, présentées sous verre recto/verso, encastrées sur des petits socles en bois, positionnant l’image verticalement sur une table, comme un objet.

L’installation complète présente cet ensemble d’images sur tables, une quarantaine de formes géométriques en plâtre aquarellé, ainsi qu’une cinquantaine d’aquarelles sur papier.

 

Comment apparait ce projet dans ton travail?

Ce projet pourrait apparaître comme un retour à la photographie par rapport aux dernières pièces produites. Cependant, les développements menés dans ce projet me semblent autant liés aux problématiques de la représentation, et donc de l’image, qu’à celles du volume, qu’à son appréhension et son interprétation. Disons que depuis un bon moment, je tourne autour d’un lien intelligible entre le plan et la forme. Je veux parler de représentation et de réel : la chaise ou l’image de la chaise ? Sauf qu’ici, je travaille avec des formes abstraites géométriques, et la raison (du choix de ces formes) a surement à voir avec une histoire de recentrage de la perception.

 

C’est la troisième fois que tu l’exposes, sous une forme à chaque fois différente, il semble que cette variation t’intéresse particulièrement, non?

Bien sûr, vu le titre, la variation m’intéresse. Tout comme je ne pense pas qu’il n’y ait qu’une seule manière d’interpréter, il y a de multiples manières de présenter, de mettre en espace. C’est ce qui, je pense, permet de voir à quoi résistent les pièces. Certes les objets produits, une fois sortis de l’atelier, restent figés dans leur forme, mais à chaque nouvelle exposition, nouvel espace, nouvelle contrainte. Cette installation n’a jamais été montrée dans sa totalité ; c’est peut être également pour cela que le dispositif n’est pas fermé. Aussi, ces recherches ne sont pas terminées pour moi, alors puisque je souhaite encore y travailler, autant continuer d’expérimenter tout au moins dans la mise en espace.

 

Pourquoi avoir choisi de sélectionner une des images de la série pour le projet spécifique de Rectangle (le panneau en particulier)? Ce choix et sa re-contextualisation (qui est aussi une dé-contextualisation) pose la question du statut de cette image. Peux-tu donner ton sentiment à ce sujet?

Cette série d’images, avant d’être tirée sur baryté et présentée de cette manière (en tant qu’objet sur une table), a été présentée au mur en tirage numérique de taille moyenne. La possibilité de tester un grand format me paraît intéressante par rapport à l’acuité du regard nécessaire à la lecture des petits formats argentiques et bien évidemment, il y a aussi le rapport au corps. Pour les images/objets sur table, il faut se pencher, s’approcher, pour voir celle sur le panneau, c’est tout l’inverse et d’ailleurs, le détail de l’image dans ce cas n’est pas intéressant, il n’aide pas à sa lecture, au contraire, il faut prendre du recul. J’aime la gymnastique nécessaire à l’appréhension de ce que l’on voit et de ce que l’on veut comprendre.

 

Une sphère, un cône, un triangle, avec tout ca, je pense que toutes les combinaisons sont possibles. Mais le choix porté sur cette image précise de la série n’a finalement que peu d’importance. Les formes géométriques peuvent parler à tout le monde (il me semble).


 

J’ai l’impression que la forme et le contexte du panneau de Rectangle résonnent de façon singulière pour toi. Sans doute parce que tu es photographe (l’es-tu ?)? Et peut-être aussi parce que tu as, à plusieurs reprises, utilisé la forme du panneau dans ton travail, en modèle réduit, dans le cadre d’installations, avec des maquettes, des constructions, des objets. Cette forme semble déjà avoir une fonction pour toi. Peux-tu en parler? Est-ce différent ici?

Je ne pense pas avoir un rapport particulier avec le rectangle dû à mon travail photographique en soi. Ou alors justement j’ai peut-être un problème avec lui, puisqu’auparavant, lorsque je photographiais des espaces extérieurs (« paysage »), justement, je travaillais en moyen format carré…

 

Mais effectivement, le panneau rectangulaire type publicitaire apparaît souvent dans mes installations. Je crois que je l’ai utilisé de deux manières différentes : en tant que support pour une image (par ce dispositif, l’image quitte le plan du mur et devient en quelque sorte un volume), et en tant que sculpture autonome sans image. La présence de ces deux types de panneau dans mes installations correspond à une période où j’essayais de m’éloigner des questions propres à la photographie « contemporaine ». Peut-être que le panneau d’affichage était le substitut du socle pour le volume qui n’arrivait pas?

 

Mais surtout, lorsqu’un panneau d’affichage ne porte pas d’image, on peut, soit voir ce qui se trouve derrière, et il révèle alors ce qui était caché, soit il ne montre rien d’autre que lui-même, il est vierge et signifie une absence d’image. Ce qui reste lourd de sens à mon avis..

 

Mon intérêt pour le panneau de Rectangle réside dans le fait que pour une fois dans mon travail, l’utilisation d’un panneau est pour ce qu’il est réellement, sa fonction première. Un panneau publicitaire ?